viernes, 31 de diciembre de 2010

Francois DUCASSE y Makis CHAMALIDIS.: La Mente es clave

Sport et mentalDoctissimo : Quelle place occupez-vous entre l’entraîneur et le sportif ?

Makis Chamalidis : Je cherche d’abord à connaître les motivations de l’athlète. Est-il à l’origine de la démarche ou veut-il juste faire plaisir à ses parents ou à son entraîneur ? Dans ce cas, sa participation ne sera pas efficace. Dans le cadre de la Fédération française de tennis, je peux intervenir dans des entretiens à 3, avec le joueur et son entraîneur, pour aider ce dernier à bien communiquer, ou bien uniquement avec l’entraîneur, ou encore en tête-à-tête seul avec le sportif. Il faut alors que nous nous mettions d’accord concernant ce que j’ai appris et qu’il accepte que je le répète ou non à l’entraîneur. C’est pourquoi je préfère dire que je travaille avec les deux, plutôt qu’entre les deux.

Doctissimo : La motivation est essentielle pour un sportif, de quelle façon pouvez-vous l’aider à la garder ?

Makis Chamalidis : Pour la conserver, il faut déjà qu’elle existe ! Si ce sont ses parents qui l’ont poussé à faire de la compétition, je fais en sorte de lui permettre de se réapproprier le désir pour qu’il gagne en efficacité. Ce genre de situation n’est pas propre au milieu du sport. Le fils que le père notaire oblige à suivre des études de droit pour prendre sa suite vit la même situation.

Doctissimo : Comment gérer le stress avant une compétition ? On sait par exemple que cela représente un vrai problème pour Amélie Mauresmo, éliminée du tournoi de Roland Garros par des joueuses de plus bas niveau dans la hiérarchie mondiale.

Makis Chamalidis : De deux choses l’une : ou l’événement vous pousse vers le haut ou il vous tire vers le bas. Les joueurs sont soumis au regard des autres. Certains peuvent craindre de décevoir leurs parents, leur entraîneur ou le directeur technique qui leur a donné une wild card. Soumis à ce stress, ils arrivent crispés sur le court. Mais cela peut aussi être considéré comme étant l’occasion de faire ses preuves, de faire en sorte que ses parents soient fiers d’eux. Une chose est sûre, cela dépasse le simple contexte de la performance sportive. On peut dépasser ce stress en commençant par identifier les enjeux.

Doctissimo : Comment aidez-vous les sportifs à gérer leurs victoires ou leurs défaites ? Yannick Noah, vainqueur de Roland Garros en 1983, a dit plusieurs années après qu’il avait atteint trop vite le sommet.

Makis Chamalidis : Il arrive que certains sportifs, par exemple après avoir gagné une médaille aux Jeux olympiques, fassent des dépressions. Tout leur semble terne par rapport aux événements très forts qu’ils ont vécu. Mon rôle en tant que psychologue n’est pas de "courir" après leurs désirs, mais de leur montrer qu’ils sont avant tout des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses. Ils doivent s’accorder le droit de perdre, même s’ils doivent tout faire pour se surpasser.

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